La Société et plus particulièrement la Société française est malade du « parler politiquement correct » : Un chat est un chat, ce n’est pas un minou.
En tant que président de la commission de défense de l’abeille au sein de l’ASAD 49, permettez-moi de vous faire part de mes ressentiments (un mot très utilisé actuellement par les médias) contre le frelon asiatique, mais pas seulement.
En 2016, consciente du danger que représentait ce nouveau fléau pour nos abeilles, l’ASAD 49, à défaut d’un partenariat efficace, décidait de former à ses frais (plus de 4 000€) 23 « référents » dont 22 apiculteurs amateurs et un apiculteur professionnel (il se reconnaîtra). La seule contrepartie à cette formation était de s’engager pour 3 ans à participer à la destruction des nids de frelons asiatiques présents sur le département.
« Certibiocide » en poche, les 22 référents respectueux de leur engagement initial, aidés de leurs indispensables collaborateurs que sont les perchistes, ont détruit une centaine de nids en 2016, plus de 220 en 2017, plus de 700 en 2018, plus 360 en 2019 et cette année, à l’heure où j’écris 644 nids.
C’est dire le travail considérable que représente ce travail, réalisé par des bénévoles, dans des conditions souvent difficiles et ce pour protéger non seulement leurs abeilles, mais aussi la biodiversité et les populations.
Ces destructions font systématiquement l’objet d’une déclaration auprès de l’ASAD 49, pour lui permettre de sensibiliser ses autorités de tutelle et les pouvoirs publiques sur l’absolue nécessité de mettre en place un protocole de défense digne de ce nom, mais surtout respecté par tous les acteurs de cette lutte.
Fin 2017, compte tenu de la prolifération des nids secondaires, l’ASAD 49 a commencé à évoquer la nécessité de mettre en place un piégeage de printemps, pour limiter l’émergence des reines fondatrices.
En 2018 et pour la première année, l’ASAD s’est dotée d’un fichier de centralisation des piégeages de printemps. Ce fichier a été alimenté essentiellement par les « référents » et quelques rares adhérents de l’association : 446 reines fondatrices ont ainsi été détruites.
L’importance de ce fichier, qui ne devrait échapper à personne, réside essentiellement dans l’intérêt de son rapprochement avec le fichier de destructions, et, légitimer ainsi l’utilité du piégeage de printemps. Ce fichier a été de nouveau activé pour 2019 et 2020 et les résultats présentés lors des AG. Malheureusement, et là encore, il a été essentiellement alimenté par les référents : 760 reines fondatrices détruites. C’est dire que le piégeage de printemps est efficace et pertinent.
Pourtant, une question me vient à l’esprit : Pourquoi aussi peu d’apiculteurs professionnels participent à ce programme de piégeages ?
- – Manque de temps : c’est de la survie de tous les ruchers dont nous parlons. Plusieurs centaines de ruches disparaissent chaque année à cause de ce fléau. Merci à Camille ROUSSEAU de s’en inquiéter
publiquement. (Voir Courrier de l’Ouest du dimanche 22 novembre 2020 et cette vidéo) - – Manque d’information : Il en est discuté chaque année pendant les AG, que nous avons d’ailleurs décalées en janvier pour en permettre l’accès aux apiculteurs professionnels, très occupés en décembre. L’ASAD 49 organise régulièrement des réunions d’information à destination de tout public.
- – Trop coûteux : Un piège sélectif coûte moins de 30€ à la ROUTE d’OR. La commune de BAUGE en ANJOU et l’agglomération d’ANGERS, ont investi dans l’acquisition et la gestion de nombreux pièges.
- – Sans intérêt : Chacun chez soi. Réalimenter régulièrement les pièges coûte du temps, donc de l’argent. Aucun intérêt à remonter des informations qui n’intéressent peut-être personne……
Je suppose même qu’il existe d’autres prétextes à ne pas participer à ce programme de piégeages, pourtant indispensable à la survie de la biodiversité dont font partie nos abeilles.
Pourtant, je suis de ceux qui pensent que nous devons prendre en main, collectivement, notre avenir d’apiculteurs amateurs ou professionnels. C’est en participant activement à la lutte que mène l’’ASAD 49 contre le frelon asiatique que nous arriverons, sinon à l’éradiquer, pour le moins à limiter sa mauvaise influence sur nos ruches, donc sur nos productions de miel, donc sur les revenus de certains d’entre-nous.
L’action de l’ASAD 49 ne sera crédible que si nous apporterons à nos autorités de tutelle, n’en déplaise à nos détracteurs, des informations fiables, leur permettant de nous soutenir dans la mise en place d’un plan de lutte cohérent et efficace.
Apiculteurs amateurs ou professionnels, je vous encourage pour 2021 a participé activement à la collecte des informations de piégeages qui nous sont nécessaires pour nous faire entendre.
Alain Guerlet pour la Commission Défense de l’Abeille.